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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/42

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du chien de la portière : mais toutes choses ont leur charme dans la nouveauté, et, à cette époque, le nom d’Azor ne paraissait ridicule que parce qu’il était porté par un vieux caniche d’une malpropreté insigne. Ce n’est pas qu’il ne fût lavé et peigné avec amour, mais sa gourmandise avait les plus tristes résultats, et sa maîtresse avait la rage de le mener partout avec elle, disant qu’il avait trop de chagrin quand elle le laissait seul. Mme de la Marlière, par contre, avait horreur des animaux, et j’avoue que ma tendresse pour les bêtes n’allait pas jusqu’à trouver trop cruel qu’elle allongeât, avec ses grand souliers pointus, de plantureux coups de pieds à Azor de Maleteste, c’est ainsi qu’elle l’appelait. Cela fut cause d’une haine profonde entre ces deux dames. Elles disaient pis que pendre l’une de l’autre, et toutes les autres s’amusaient à les exciter. Mme de Maleteste qui était fort pincée, lançait toutes sortes de petits mots secs et blessans. Mme de la Marlière, qui n’était pas méchante, mais vive et leste en paroles, ne se fâchait pas et l’exaspérait d’autant plus par la crudité de ses plaisanteries.

Une chose qui m’étonnait autant que le nom de Mme de Maleteste, c’était ce titre d’abbé que je voyais donner à des messieurs habillés comme tout le monde et n’ayant rien de religieux dans leurs habitudes ni de grave dans leurs manières. Ces célibataires, qui allaient au spectacle, et mangeaient des poulardes le ven