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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/441

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pertes, et je trouvai dans Fanelly de Brisac la plus aimante de toutes mes amies.

C’était une petite blonde, fraîche comme une rose et d’une physionomie si vive, si franche, si bonne, qu’on avait du plaisir à la regarder. Elle avait de magnifiques cheveux cendrés qui tombaient en longues boucles sur ses yeux bleus et sur ses joues rondelettes. Comme elle remuait toujours, qu’elle ne savait pas marcher sans courir, ni courir sans bondir comme une balle, ce perpétuel flottement de cheveux était la chose la plus gaie du monde. Ses lèvres vermeilles ne savaient que sourire, et, comme elle était de Nérac, elle avait un petit accent gascon qui réjouissait l’oreille. Ses sourcils se rejoignaient au-dessus de son petit nez, ses yeux pétillaient comme des étincelles. Elle agissait et entreprenait toujours, elle ne connaissait pas la rêverie. Elle babillait sans désemparer. Elle était tout feu, tout cœur, tout soleil, un vrai type méridional, la plus aimable, la plus vivante, la plus prévenante compagne que j’aie jamais eue.

Elle m’aima la première et me le dit sans savoir comment j’y répondrais. J’y répondis tout de suite et de tout mon cœur, sans savoir où cela me mènerait. Mais ma bonne étoile avait présidé à ce pacte d’inspiration. Je trouvai en elle un trésor de bonté, la douceur d’un ange dans la pétulance d’un démon, un esprit rayonnant de santé morale, une abondance de cœur