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Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 5a9 1855 Gerhard.djvu/629

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ier Dieu de l’assister directement. N’ayez jamais d’effroi quand c’est votre cœur qui vous conseille : le cœur ne peut pas se tromper. Priez toujours, espérez, et, quelle que soit la fin de votre pauvre grand’mère, comptez sur la sagesse et la miséricorde infinies. Tout votre devoir auprès d’elle est de continuer à l’entourer des plus tendres soins. En voyant votre amour, votre modestie, l’humilité et, si je puis parler ainsi, la discrétion de votre foi, elle voudra peut-être, pour vous récompenser, répondre à votre secret désir et faire acte de foi elle-même. Croyez à ce que je vous ai toujours dit : Faites aimer en vous la grâce divine. C’est la meilleure exhortation qui puisse sortir de nous. »

Ainsi, l’aimable et vertueux vieillard transigeait aussi avec les affections humaines. Il laissait percer l’espoir du salut de ma grand’mère, dût-elle mourir sans réconciliation officielle avec l’Église, dût-elle mourir même sans y avoir songé ! Cet homme était un saint, un vrai chrétien, dirai-je, quoique jésuite, ou parce que jésuite ?

Soyons équitables. Au point de vue politique, en tant que républicains, nous haïssons ou redoutons cette secte éprise de pouvoir et jalouse de domination. Je dis secte en parlant des disciples de Loyola, car c’est une secte, je le soutiens. C’est une importante modification à l’orthodoxie romaine. C’est une hérésie bien conditionnée. Elle ne s’est jamais déclarée telle,