Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/12

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en abrégé le plus bel examen qu’une haute et féconde intelligence ait jamais fait de ses créations. Si l’on a loué Chateaubriand d’avoir entrepris quelque chose de pareil, George Sand méritait à meilleur titre d’être suivi avec intérêt dans cette revue si noble et si simplement conduite. Là, rien de théâtral, nulle affectation, mais les vues d’un artiste expérimenté et les aveux d’un talent qui a le droit de s’expliquer sur lui-même sans plus de réticences que de prétentions. L’art et la sagesse philosophique inspirent toutes ces pages, comme la ferveur religieuse animait saint Augustin dans un livre où il appréciait de même une à une ses propres publications. Des deux parts, une conviction profonde dicte à des écrivains de premier ordre les paroles les plus vraies et les plus modestes dans une cause où leur personnalité disparaît devant les œuvres qu’ils ont accomplies. Ils ont tous deux permission plénière de se juger, parce qu’ils se jugent en maîtres, avec un détachement merveilleux et avec une liberté que personne ne s’arrogerait à leur égard.