Page:Sand - Isidora, 1845.djvu/103

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demeuriez dans cette maison ; il est impossible que vous n’ayez pas entendu prononcer le nom d’Isidora.

Jacques Laurent devint pâle comme la mort ; son émotion l’empêcha de voir la pâleur et l’agitation d’Alice.

— Je crois, dit-il, qu’en effet… ce nom ne m’est pas inconnu, mais je ne sais rien de particulier…

— Pourtant vous avez dû rencontrer cette personne, monsieur Laurent ; rappelez-vous bien ! dans ce jardin, par exemple…

— Oui, oui, en effet, dans ce jardin, répondit tout éperdu le pauvre Laurent, qui ne savait pas mentir, et sur qui la douce voix d’Alice exerçait un ascendant dominateur.

— Vous devez bien vous rappeler la serre du jardin voisin, reprit-elle : il y avait de si belles fleurs, et vous les aimez tant !

— C’est vrai, c’est vrai, dit Laurent, qui semblait parler comme dans un rêve, les camélias surtout… Oui, j’adore les camélias.

— En ce cas, vous serez bien servi, car madame de S*** les aime toujours, et j’ai vu, ce matin, qu’on remplissait la serre de nouvelles fleurs. Comme vous êtes lié avec elle, vous la verrez, je présume… et vous pourrez alors servir d’intermédiaire entre elle