— Ce sont de fâcheux et stupides usages.
— Ta colère me divertit. Mais sais-tu ce que j’en conclus ?
— Voyons !
— C’est que tu voudrais, en jouant la colère, me faire croire qu’il y a quelque chose de plus sérieux entre cette dame et toi que des leçons de botanique.
— Sérieux ? Oui, sans doute, rien n’est plus sérieux que le respect que je lui porte.
— Ah ! tu la croîs donc bien vertueuse ?
— Tellement, que je ne puis souffrir d’entendre parler d’elle en ce lieu, et d’en parler moi-même à une personne que je ne connais pas, et qui…
— Achève ! « Et dont tu n’as pas très-bonne opinion jusqu’à présent ? »
— Que vous importe, puisque vous venez ici pour provoquer et braver la liberté des paroles ?
— Tu es fort aigre. Je vois bien que tu es amoureux de la dame aux camélias. Mais n’en parlons plus. Il n’y a pas de mal à cela, et je ne trouverais pas mauvais qu’elle te payât de retour. Tu n’es pas mal, et tu ne manques pas d’esprit ; tu n’as ni réputation, ni fortune, c’est encore mieux. Je pardonnerais à cette femme toutes les folies de sa jeunesse,