Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/307

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ASTOLPHE.

Nous allons vous reconduire chez vous. Sans doute vous y trouverez quelqu’un qui vous soignera mieux que nous.

ANTONIO.

Je vous remercie. J’accepterai votre bras. Laissez-moi reprendre un peu de force… Si ce sang pouvait s’arrêter…

FAUSTINA, lui donnant son mouchoir, qu’il met sur sa poitrine.

Pauvre Antonio ! tes lèvres sont toutes bleues… Viens chez moi…

ANTONIO.

Tu es une bonne fille, d’autant plus que j’ai eu des torts envers toi. Mais je n’en aurai plus… Va, j’ai été bien ridicule… Astolphe, puisque je vous rencontre, quand je vous croyais bien loin d’ici, je veux vous dire ce qui en est… car aussi bien… votre cousin vous le dira, et j’aime autant m’accuser moi-même…

ASTOLPHE.

Mon cousin, ou ma cousine.

ANTONIO.

Ah ! vous savez donc ma folie ? Il vous l’a déjà racontée… Elle me coûte cher ! J’étais persuadé que c’était une femme…

FAUSTINA.

Que dit-il ?

ANTONIO.

Il m’a donné des éclaircissements fort rudes : un affreux coup d’épée dans les côtes… J’ai cru d’abord que ce serait peu de chose, j’ai voulu m’en revenir seul chez moi ; mais, en traversant le Colisée, j’ai été pris d’un étourdissement et je suis resté évanoui pendant… je ne sais combien !… Quelle heure est-il ?