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jean ziska.

vers le schisme ; et, comme la fondation de leur maison était contemporaine de celle de l’Université de Prague, on peut croire qu’ils avaient toujours penché vers ces mêmes idées d’indépendance et de réforme. Ils n’avaient certainement pas trempé dans les accusations que le clergé de Bohême porta contre Jean Huss et Jérôme au concile de Constance ; car on ne fit grâce à aucun de ceux-là, et jamais supplice ne fut vengé avec autant d’éclat que celui de ces deux hommes illustres.


V.


Les seigneurs de Rosenberg avaient embrassé le hussitisme avec ferveur, et l’un d’eux s’était montré ardent à venger le supplice de Jean Huss. Mais ses promesses échouèrent devant les séductions de Sigismond. Il devint l’ennemi le plus haï et le plus méprisé des Taborites, et, dès le commencement de 1420, Ziska tomba du haut de son Tabor, comme un torrent des montagnes, sur la ville d’Aust, qui était située presque sous ses pieds, et qui appartenait à Rosenberg. On était au carnaval, et après ces soirées de débauche, les habitants dormaient si profondément, qu’ils furent pris et massacrés en sursaut. Tous furent passés au fil de l’épée. Leurs maisons rasées disparurent du sol. Ce nid de papistes offusquait la vue de Ziska. Il en fit un champ de blé.

Ulric de Rosenberg, proche parent de celui-là, et que les historiens du temps appellent de Roses (Rosensis), resta attaché encore quelque temps au parti de Jean Ziska. Nous prenons note de lui pour qu’on ne le confonde pas avec le premier, qui fut assommé à coups de fléaux par les Taborites, puis coupé par morceaux et jeté au feu.

Ziska détruisit et massacra encore, au commencement