Page:Sand - Journal intime.pdf/115

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permettre de jeter un coup d’œil dans votre intérieur. On n’y gagne rien, car elles rêvent et composent des romans d’iniquité contre vous, mais du moins on n’a pas à se reprocher de leur avoir fourni des armes, et tout est faux dans leurs discours, jusqu’à l’apparence. Madame Y… en est une autre avec plus d’esprit de perfidie, et de véritable méchanceté. Toutes trois sont dévorées par l’envie et rongées par le désespoir de ne pas être aimées.

De la Touche répondait à … qui lui confiait modestement qu’on l’avait surnommée la muse de la Patrie : « La muse ment (l’amusement) ».

Madame Dorval à qui madame Dagoult venait de faire mille gracieusetés, se retourne vers moi et me dit : « Comment appelles-tu ce coquillage ? »

Quant à la Didier, Delacroix lui a donné un si drôle de surnom, que je n’oserais l’écrire. Je crois bien que si elle le savait, elle en mourrait de rage. Trois pauvres femmes !

Madame… m’a été longtemps antipathique, mais j’ai toujours estimé en elle de grands côtés de caractère. Elle m’a blessée par des petitesses et les a grande meut réparées. Elle est petite, maigre, mal mise et mal faite, jolie pourtant. Elle U*a de grâce que dans les fossettes des joues, et son sourire rachète toute sa personne. La Touche disait d’elle que c’était un joli petit pédant couleur de rose. Chopin dit que c’est un écolier en jupon». Elle avait de superbes cheveux blonds