Page:Sand - Journal intime.pdf/125

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donné le frisson et h» douleur nu foie, sans s’en douter te moins du monde ! Ce son ! pour moi de* méchants esprits échappés d’un monde antérieur où peut-être j’ai été leur victime et s’ils allaient me reconnaître et s’acharner encore après moi dans cette vie ! Mats quand j’ai retrouvé leur ressemblant, je ne suis plus en peine, je ne leur en veux plus. Presque toujours ce ressemblant est un mauvais garnement, puisqu’il est venu tard à mon appel, mais que m’importe ce nouveau venu qui porte sur ses traita l’empreinte de leurs malices ? Le voilà démasqué, je ne saurais le craindre, un mur est entre nous pour toujours, car je sois que ma confiance s’était là mal placée, niais je puis être bienveillant et bon pour lui. Je le plains, je connais la plaie de son âme, l’écueil de son avenir, l’abîme de son passé. Être infortuné, tu n’es point heureux parce que tu n’es pas bon !

Mais nu contraire quelle vénération m’inspirent certaines figures ! Quel charme il y a pour moi dans certains sons de la voix humaine, quelle confiance entière et subite provoquent en moi certains regards, certains sourires qui me rappellent un ami mort ou absent !

Vous me direz peut-être que la ressemblance extérieure n’entraîne pas la ressemblance morale. Oh ! oh ! ceci est une autre affaire. Ce n’est pas parce qu’un trait dans le visage d’un honnête