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SKETCHES AND HINTS


(Notes et croquis).


VERS FAITS AU COUVENT

Les ombres de la nuit s’abaissent sur la Terre
Et recouvrent de deuil es murs du monastère.
Prête-moi la lueur de ton pâle flambeau.
Lune, mélancolique amante du tombeau.

Que je t’aime le soir, eu ta clarté douteuse.
Favorable au penchant de mon âme rêveuse.
Sur ces marbres glacés, j’erre tranquillement,
Là j’attends sans frayeur et sans empressement
Le jour qui doit finir mon court pèlerinage.

Dans cet asile saint, à l’abri de l’orage.
Déjà comme les morts je n’a» plus de désirs.
Mon cœur ne connaît plus ni peine, ni plaisirs.
Comme le ciel est pur, ma paix est sans nuage.
Comme l’air est serein, mon âme est sans orage.
Je dormirai bientôt dans la paix du cercueil
Et de moi, nul ami ne portera le deuil[1].


  1. Ces vers reflètent l’état de rêveuse mélancolie qui caractérisait
    déjà George Sand, avant la phase qui lui valut la
    dénomination de « Diable » parmi ses compagnes.