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1er juin.

Réveil lourd. Piffoël a dormi dans une pâle atmosphère où nageaient d’insaisissables voluptés. Le temps n’est ni à la gaîté, ni à la tristesse. Il est au mécontentement. Un vent inégal et fantasque secoue les arbres. Le soleil est voilé. Il fait chaud si on met la robe de chambre, il fait froid si on l’ôte. Jour terne où je ne ferai rien de bon. Cerveau fâché et fatigué ! Je viens d’avaler du thé pour en finir plus vite avec cette disposition apathique en la portant à son paroxysme. Je n’ai pas reçu de lettre d’Éverard. Il boude ! Heureux homme, qui estime quelque chose digne de sa rancune !


EN ME COUCHANT

J’ai fait à Duteil[1] la théorie du mécontentement depuis minuit jusqu’à une heure. Je me suis mis

  1. Ami berrichon de George Sand.