Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/195

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Et elle se signa d’un air hypocrite en prononçant le nom du Rédempteur.

— Dis-moi ce qui t’amène vers nous, ou plutôt ne me le dis pas, laisse-moi le deviner. Veux-tu qu’on te donne une robe de soie et qu’on parfume tes cheveux ? Tu es le plus bel abbé que j’aie jamais vu. Mais pourquoi votre miséricorde fronce-t-elle le sourcil sans me répondre ?

— Je vous demande pardon, Madame, répondit Trenmor, si je réponds mal à votre hospitalité ; quoique je sois entré ici à pied, comme un colporteur, vous me recevez comme un prince. J’aime les natures logiques et complètes comme la vôtre, et je vous estime autant, courtisane amoureuse de tous les hommes, qu’une abbesse amoureuse de tous les saints. Mais je n’ai pas le temps de m’occuper de vous, ma visite a un autre objet, Pulchérie…

— Pulchérie ! dit la Zinzolina en tressaillant. Qui êtes-vous, pour savoir le nom que