Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/388

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cisme, et, s’étonnant qu’elle ne disparût pas, il devint entièrement fou, et ne songea plus qu’à la tuer, comme autrefois il en avait eu souvent l’idée.

— Oui, oui, s’écria-t-il, quand tu seras morte, je ne te craindrai plus ! Je t’oublierai et je pourrai prier.

Il l’étrangla.

Une heure avant le jour, les habitans de la vallée entendirent passer auprès de leurs demeures des hurlemens effroyables, comme si un homme dévoré par les loups s’enfuyait en traînant ses entrailles sur le chemin. Les terreurs superstitieuses, qui leur avaient fait abandonner la grotte, les empêchèrent de sortir. Ces hommes, braves devant un danger réel et compatissans pour toute infortune secourable, n’osèrent affronter ce qu’ils prirent pour un mystère diabolique.

C’était le moine qui fuyait la vue de son crime et qui hurlait de terreur, se croyant