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la petite fadette

trouver dans ma peine. Montre-moi ton bon cœur, et je croirai que tu vaux mieux que ton air et tes paroles.

— Et pourquoi serais-je bonne fille pour toi ? reprit-elle, quand tu me traites de méchante sans que je t’aie jamais fait de mal ! Pourquoi aurais-je bon cœur pour deux bessons qui sont fiers comme deux coqs, et qui ne m’ont jamais montré la plus petite amitié ?

— Allons, Fadette, reprit Landry, tu veux que je te promette quelque chose ; dis-moi vite de quoi tu as envie, et je te le donnerai. Veux-tu mon couteau neuf ?

— Fais-le voir, dit la Fadette en sautant comme une grenouille à côté de lui.

Et quand elle eut vu le couteau, qui n’était pas vilain et que le parrain de Landry avait payé dix sous à la dernière foire, elle en fut tentée un moment ; mais bientôt, trouvant que c’était trop peu, elle lui demanda s’il lui donnerait bien plutôt sa petite poule blanche, qui n’était pas plus grosse qu’un pigeon, et qui avait des plumes jusqu’au bout des doigts.

— Je ne peux pas te promettre ma poule blanche, parce qu’elle est à ma mère, répondit