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la petite fadette

Sylvinet prit alors Landry par le bras, en lui disant tout bas :

— Allons-nous-en, frère, ou bien il faudra nous fâcher : car on se moque, et l’insulte qu’on fait à la petite Fadette revient sur toi. Je ne sais pas quelle idée t’a pris aujourd’hui de la faire danser quatre ou cinq fois de suite. On dirait que tu cherches le ridicule ; finis cet amusement-là, je t’en prie. C’est bon pour elle de s’exposer aux duretés et au mépris du monde. Elle ne cherche que cela, et c’est son goût ; mais ce n’est pas le nôtre. Allons-nous-en, nous reviendrons après l’Angelus, et tu feras danser la Madelon qui est une fille bien comme il faut. Je t’ai toujours dit que tu aimais trop la danse, et que cela te ferait faire des choses sans raison.

Landry le suivit deux ou trois pas, mais il se retourna en entendant une grande clameur ; et il vit la petite Fadette que Madelon et les autres filles avaient livrée aux moqueries de leurs galants, et que les gamins, encouragés par les risées qu’on en faisait, venaient de décoiffer d’un coup de poing. Elle avait ses grands cheveux noirs qui pendaient sur son dos, et se débattait toute en colère et en cha-