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la petite fadette

— Fie-toi à moi, Landry, répondit la petite Fadette. Je ne suis pas assez sotte pour ne pas m’expliquer comme il faut. La Madelon saura que tout le tort est venu de moi. Je me confesserai à elle et je te rendrai blanc comme neige. Si elle ne te rend pas son amitié demain, c’est qu’elle ne t’a jamais aimé et…

— Et que je ne dois pas la regretter, Fanchon ; et comme elle ne m’a jamais aimé, en effet, tu prendrais une peine inutile. Ne le fais donc pas, et console-toi du petit chagrin que tu m’as fait. J’en suis déjà guéri.

— Ces peines-là ne guérissent pas si vite, répondit la petite Fadette ; et puis, se ravisant : — Du moins à ce qu’on dit, fit-elle. C’est le dépit qui te fait parler, Landry. Quand tu auras dormi là-dessus, demain viendra et tu seras bien triste jusqu’à ce que tu aies fait la paix avec cette belle fille.

— Peut-être bien, dit Landry, mais, à cette heure, je te baille ma foi que je n’en sais rien et que je n’y pense point. Je m’imagine que c’est toi qui veux me faire accroire que j’ai beaucoup d’amitié pour elle, et moi, il me