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la petite fadette

était cependant très coquette en dessous, et pas moitié si raisonnable ni si fidèle dans ses amitiés que le pauvre grelet, dont on avait si mal parlé et si mal auguré. Adonc la Madelon avait déjà eu deux amoureux, sans compter Landry, et elle se prononçait pour un troisième, qui était son cousin, le fils cadet au père Caillaud de la Priche. Elle se prononça si bien qu’étant surveillée par le dernier à qui elle avait donné de l’espérance, et craignant qu’il ne fît un éclat, ne sachant où se cacher pour causer à loisir avec le nouveau, elle se laissa persuader par celui-ci d’aller babiller dans le colombier où justement Landry avait d’honnêtes rendez-vous avec la petite Fadette.

Cadet Caillaud avait bien cherché la clef de ce colombier, et ne l’avait point trouvée parce qu’elle était toujours dans la poche de Landry, et il n’avait osé la demander à personne, parce qu’il n’avait pas de bonnes raisons pour en expliquer la demande. Si bien que personne, hormis Landry, ne s’inquiétait de savoir où elle était. Cadet Caillaud, songeant qu’elle était perdue, ou que son père la tenait dans son trousseau, ne se gêna pas pour enfoncer la