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la petite fadette

répondrai selon la vérité et le respect que je vous dois.

— On t’accuse, Landry, je crois te l’avoir suffisamment donné à entendre, d’avoir un commerce malhonnête avec la petite-fille de la mère Fadet, qui est une assez mauvaise femme ; sans compter que la propre mère de cette malheureuse fille a vilainement quitté son mari, ses enfants et son pays pour suivre les soldats. On t’accuse de te promener de tous les côtés avec la petite Fadette, ce qui me ferait craindre de te voir engagé par elle dans de mauvaises amours, dont toute ta vie tu pourrais avoir à te repentir. Entends-tu, à la fin ?

— J’entends bien, mon cher père, répondit Landry, et souffrez-moi encore une question avant que je vous réponde. Est-ce à cause de sa famille, ou seulement à cause d’elle-même, que vous regardez la Fanchon Fadette comme une mauvaise connaissance pour moi ?

— C’est sans doute à cause de l’une et de l’autre, reprit le père Barbeau avec un peu plus de sévérité qu’il n’en avait mis au commencement ; car il s’était attendu à trouver Landry bien penaud, et il le trouvait tranquille et