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la petite fadette

mon désespoir ; tu ne connais pas ce que c’est que l’amour ; tu n’en as point pour moi, et tu vas m’oublier vite, ce qui fait que tu ne reviendras peut-être jamais.

— Je reviendrai, Landry ; je prends Dieu à témoin que je reviendrai dans un an au plus tôt, dans deux ans au plus tard, et que je t’oublierai si peu que je n’aurai jamais d’autre ami ni d’autre amoureux que toi.

— D’autre ami, c’est possible, Fanchon, parce que tu n’en retrouveras jamais un qui te soit soumis comme je le suis ; mais d’autre amoureux, je n’en sais rien ; qui peut m’en répondre ?

— C’est moi qui t’en réponds !

— Tu n’en sais rien toi-même, Fadette, tu n’as jamais aimé, et quand l’amour te viendra, tu ne te souviendras guère de ton pauvre Landry. Ah ! si tu m’avais aimé de la manière dont je t’aime, tu ne me quitterais pas comme ça.

— Tu crois, Landry ? dit la petite Fadette en le regardant d’un air triste et bien sérieux. Peut-être bien que tu ne sais ce que tu dis. Moi, je crois que l’amour me commanderait