Page:Sand - Les Deux Freres.djvu/49

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Je vis à ces réflexions d’Ambroise qu’Espérance n’avait pas encore reçu les quarante mille francs que, sur l’ordre du comte de Flamarande, je lui avais expédiés de Londres au moment même où ils m’avaient été remis. Pour faire parvenir l’argent que je lui envoyais tous les ans par la poste, sans lui en laisser soupçonner la provenance, il me fallait le faire passer par plusieurs mains avec de grandes précautions. J’avais cru ne pas devoir parler à la comtesse de ce don in extremis, qui avait pour but de fixer le sort de son fils sans consulter sa volonté. Je n’étais pas forcé de dire que je l’avais provoqué, ni même d’avouer que j’en eusse connaissance. Par là, j’échappais au blâme et me tenais en dehors des conséquences.