Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/237

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ou l’offenser cruellement. Je lui déclarai que je n’avais plus qu’à attendre ses ordres relativement à mon mariage, mais que pourtant je désirais ne pas passer outre sans avoir obtenu le consentement de ma mère.

— Ah ! ah ! dit M. Brudnel, qui ne put cacher un mouvement de satisfaction, oui, voilà un obstacle ! Votre mère n’a pas été consultée. Eh bien, il faut savoir… Une mère comme la vôtre ne doit pas seulement consentir, il faut qu’elle approuve. Partez donc ! mais non, attendez-moi ; nous partirons ensemble ou bien… Non, attendez ; je vous dirai ce soir ce qu’il faut faire.

Il semblait me faire signe de le laisser seul.

— Écoutez-moi encore un instant, lui dis-je. Puisque vous me parlez de ma mère… il y a une chose à laquelle, pas plus que moi, elle ne consentira jamais.

— Elle ne voudra pas que je fasse une dot à votre fiancée ; voilà ce que vous voulez dire ?

— Précisément, et même une disposition d’autre sorte, un don caché, ignoré du public.

— Oui, j’entends, il faut que la pauvre Manuela soit punie d’avoir eu confiance en moi. Eh bien, soit ! Pousserez-vous le scrupule jusqu’à refuser de rester avec elle auprès de moi ?