Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/116

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classement de phases à suivre en même temps que j’étudiais le classement botanique d’après Grenier et Godron. Ces auteurs rejettent sans pitié de leur catalogue toute plante acclimatée ou non qui n’est pas de race française. Je m’exerçais puérilement, car la maladie est très puérile, à rejeter de ma méthode philosophique tout ce qui était amusement ou distraction de l’esprit, comme contraire à la recherche de la patience pour elle-même. Et puis je m’apercevais que la sagesse, comme la santé, n’a pas de spécialité absolue, qu’elle doit s’aider de tout, parce qu’elle s’alimente de tout, et, un beau jour de soleil, ayant pris ma course tout seul, comme Bou-Maca, sauf à tomber en chemin et à mourir sur quelque lit de mousse et de fleurs, au grand air et en pleine solitude, ce qui m’a toujours paru la plus douce et la plus décente mort que l’on puisse rêver, je forçai ma pauvre machine à obéir aux injonctions aveugles de ma volonté. J’eus chaud et froid, faim et soif, dépit et résignation ; j’eus des envies de pleurer quand j’essayais en vain de gravir un escarpement, des envies de crier victoire quand j’avais réussi à le gravir. L’attente muette et stoïque de la guérison ne m’avait pas