Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/17

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Nos paysans ne sont pas gascons, même en Gascogne. Ils répètent naïvement, sans le comprendre, et par conséquent sans le commenter, ce que leur ont conté leurs aïeux. Ici, tout prolétaire est cicérone, c’est-à-dire résolu à vous conter des merveilles pour vous amuser et vous faire payer ses frais d’imagination. Il y a donc à se méfier beaucoup. M. B…, jadis à la recherche de la fontaine Égérie, prétend qu’en un seul jour, on lui en a montré dix-sept.

Il y a à Pamphili d’assez belles eaux, des grottes, des cascades, des lacs et des rivières. C’est grand pour un jardin particulier, et le rococo, dont je ne suis pas du tout l’ennemi, y est plus agréable que ce qui nous en reste en France. C’est plus franchement adopté, et ils ont employé pour leurs rocailles des échantillons minéralogiques d’une grande beauté. Tivoli et la Solfatare qui l’avoisine ont fourni des pétrifications curieuses et des débris volcaniques superbes à toutes les villas de la contrée. Ces fragments étranges, couverts de plantes grimpantes, de folles herbes, et de murmurantes eaux, sont très-amusants à regarder, je vous assure.

Pardon, cher ami. Vous m’ayez dit souvent