Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/102

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à craindre que l’on vous éprouve par des flatteries banales.

Impéria n’essaya pas de m’embarrasser par un marivaudage. Elle alla droit au fait.

— Si vous pensez du bien de moi, reprit-elle, vous pouvez me le dire sans m’offenser. Je crois avoir déclaré devant vous que mon cœur appartenait à un absent. Je vous le répète pour vous mettre à l’aise, parce que, s’il est vrai que vous m’estimez, vous ne me mettrez jamais à aucune épreuve.

Je lui répondis que j’allais lui donner la preuve de mon respect en la suppliant de me regarder comme un serviteur dévoué.

— Après la déclaration que vous venez de faire, ajoutai-je, et que, du reste, je n’avais point oubliée, je crois que vous devez voir dans la fidélité du dévouement que je vous offre l’absence de curiosité impertinente et de prétention déplacée.

— Ce que vous dites là est très-bien et très-bon, reprit-elle en me tendant la main, et je vous en remercie.

— Vous acceptez mon dévouement ?

— Et votre amitié, puisqu’elle est absolument désintéressée.