Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/143

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— Pourquoi pas ? disait Lambesq ; Almaviva est un roué ; donc, ce n’est pas une bête. Il sait fort bien que Suzanne vient le trouver sous un prétexte futile. Ce prétexte, c’est les nerfs de madame. Puisqu’il a toujours un flacon d’éther sur lui, il comprend de reste qu’on vient le lui emprunter. Dans le courant de la scène, il a cependant une surprise : c’est au moment où Suzanne lui donne de l’espoir ; mais est-il besoin que Suzanne parle ? Ses yeux, son sourire, son trouble simulé, ne suffisent-ils pas pour que le galant interprète et traduise ? Voyez comme cela fait bien !

Et il récitait ainsi toute la fin du dialogue :

— Si vous consentiez à m’entendre !… N’est-ce pas votre devoir d’écouter Mon Excellence ? Pourquoi donc, cruelle fille, ne me l’avoir pas dit plus tôt ? Mais il n’est jamais trop tard pour dire la vérité. Tu te rendras sur la brune au jardin ; est-ce que tu ne t’y promènes pas tous les soirs ? Tu m’as traité si durement ce matin !… Il est vrai que le page était derrière le fauteuil ! Tuas raison, je l’oubliais !… Cependant, entendons-nous, mon cœur, point de rendez-vous, point de dot, point de mariage ! Tu me disais : point de mariage, point