Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ployés, plus trois ou quatre femmes, l’une desquelles devait être celle auprès de qui j’avais aspiré à me trouver ; mais comment m’approcher d’elle ? Certes, il était interdit aux étrangers à l’établissement de s’introduire aux répétitions, et je ne pouvais sans mensonge me réclamer de personne, vu que, mon mensonge facilement déjoué, j’étais honteusement expulsé, sans avoir le droit d’exiger qu’on y mît des formes.

De temps en temps, un bruit de balai, de tapis secoué, de portes fermées sans précaution, partait du haut de la salle. Un des personnages assis à l’orchestre criait : « Chut ! silence donc ! » et, se retournant, semblait explorer toutes choses d’un regard pénétrant et irrité que je m’imaginais sentir tomber sur moi. Je me faisais petit, je retenais mon haleine. Je n’osais sortir, de peur de trahir ma présence. Enfin, ce cerbère, le régisseur, se leva, interrompit la répétition, et déclara que le nettoyage des loges et galeries devait être effectué avant ou après les répétitions, va qu’il était impossible de travailler avec ce vacarme et ces distractions. On m’enlevait ainsi un dernier espoir, car l’idée m’était venue de gagner un de ces employés