Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/52

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je n’ai pas de repos que je ne l’aie mise à exécution. La répétition du second acte finissait, on en restait là ; on discutait en élevant la voix, de la scène aux stalles d’orchestre et réciproquement, sur la nécessité de reprendre ces deux actes le lendemain ou de commencer à débrouiller le troisième. Le directeur s’était levé et se dirigeait vers l’escalier volant pour remonter sur les planches.

Je saisis ce moment pour sortir de ma loge et pour m’élancer avec aplomb vers la sortie de l’orchestre. Je m’y trouvai en même temps que les trois femmes : l’une était grande et sèche, l’autre vieille et grasse, la troisième était jeune, mais ce n’était pas Impéria. Je n’avais donc plus d’autre émotion à combattre que celle de me mesurer avec l’autorité. Je remontai sur le théâtre, où je me mêlai audacieusement à un groupe qui entourait l’auteur et le directeur. Celui-ci insistait sur la nécessité d’une coupure à faire dans la pièce. L’auteur, abattu, cédait à contre-cœur.

— Venez dans mon cabinet, lui dit le directeur, nous réglerons cela tout de suite.

Ce directeur, je n’avais pas songé, tant j’étais ému, à le reconnaître ; tout le monde le connais-