Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/54

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— Un grand garçon ? fit Constant, qui n’était autre que le concierge factotum de l’Odéon.

— Oui, un très-beau garçon.

Constant entre-bâilla la porte du foyer des acteurs, me lança un regard de ses petits yeux perçants, et laissa retomber la porte en disant :

— Ma foi, je n’en sais rien ! Qu’est-ce qui l’a fait entrer ?

— Dites que c’est moi, me jeta en passant d’un air insouciant le premier jeune comique, le Frontin de la troupe.

Il pénétrait dans le foyer, Bocage n’avait fait que le traverser. Constant, appelé et tiraillé par cinq ou six autres personnes et faisant tête aux demandes et aux questions avec le sang-froid d’un homme habitué à vivre dans le tumulte, sortait par l’autre porte. Je me trouvai seul un instant avec le comique adoré du public.

— Est-ce vrai, lui dis-je, que je peux me réclamer de vous ?

— Parbleu ! reprit-il sans me regarder.

Et il disparut en criant au coiffeur :

— Et ma perruque, Thomas, ma perruque pour ce soir ?