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XIV

RÉCEPTION DE M. SAINTE-BEUVE
À L’ACADÉMIE FRANÇAISE


RÉPONSE DE M. VICTOR HUGO


En théorie, ce serait un acte grave, patriotique et quasi-religieux que la cérémonie dont nous avons été témoin : l’admission d’un nouveau membre à l’Académie française. Le corps vénérable représentant la doctrine publique, l’individu, modeste et brave, venant lui faire hommage de ses idées nouvelles, car toute véritable intelligence est novatrice.

En théorie, le corps constitué, gardien des doctrines, offrirait à la fois au récipiendaire le trépied de la libre inspiration personnelle, et l’autel où son union avec la foi publique serait jurée sincèrement. Et il n’y aurait rien d’impossible dans ce contraste, le novateur ayant d’avance réagi assez sur l’assemblée et sur le sentiment public pour qu’il pût noblement, et sans se parjurer, faire serment de maintenir la foi publique