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V

SOUVENIRS DE MADAME MERLIN


Les avantages du progrès dans l’éducation des femmes ont été fort contestés de tout temps ; mais nous avons ouï dire que la génération présente les discutait de bonne foi. Nous espérons qu’il en est, ou du moins qu’il en sera bientôt ainsi. Nous sommes convaincu que les hommes vraiment forts, et, par conséquent, vraiment bons et sages, désirent l’émancipation intellectuelle des femmes. Nous croyons que ceux qui s’en effrayent sont des hommes faibles, qui ont besoin de la gendarmerie pour constater leur supériorité, et qui, à défaut de secours, retomberaient au-dessous de leurs esclaves.

Un temps viendra donc, peut-être, où le domaine des sciences, des arts et de la philosophie sera ouvert aux deux sexes. Jusqu’ici, nous n’avons pas encore vu que, sauf le chant, la danse et la peinture en miniature, les femmes pussent prétendre à un rang