Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome I, 1831.djvu/69

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enchanté la sentence de prédiction, le sceau de la fatalité. Pauvre insensé ! qui t’énorgueillis dans un calme menteur et que le réveil tuera peut-être ! Au lieu que moi, mon lit est fait ; il est dur, il est épineux, il est atroce, mais j’y suis accoutumé, j’y dors à merveille, je n’en sens plus les tortures ; je me suis retiré sain et vigoureux après le supplice, et j’ai survécu à la mort de toutes mes illusions. Enviez-moi tous, et ne me plaignez pas ; je suis plus fort que vous ; j’ai vaincu la destinée, j’ai mâté la douleur ; je me nourris des poisons qui vous tueraient ; je joue familièrement avec des mons-