Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/124

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LE DOCTEUR.

Vétérinaire ?

VIOLETTE.

Comment, monsieur ?

MARINETTE.

Il n’était pas si savant que ça, monsieur. Il s’entendait un peu à panser les animaux ; mais il ne savait ni lire ni écrire, et c’était un paysan bien pauvre. Il est mort, ne laissant rien au monde que cette orpheline en bas âge. J’étais leur voisine ; j’étais déjà vieille fille… je m’ennuyais, j’aimais l’enfant ; je l’ai recueillie, élevée, éduquée de mon mieux… Elle n’est point sotte, c’est un bon sujet, et, si vous vouliez…

Pédrolino reparaît au fond.
LE DOCTEUR.

Bon ! bon ! Le seigneur Léandre vous a-t-il jamais offert de vous épouser ?

VIOLETTE.

Il m’en a conté comme à tant d’autres ; mais il y a peu de filles assez sottes pour le vouloir tant seulement écouter.

LE DOCTEUR.

Pourtant si cela était sérieux ?

MARINETTE.

Qu’est-ce que vous dites là, monsieur ? Le seigneur Léandre voudrait tout de bon épouser ma filleule ?

LE DOCTEUR.

Je suis, du moins, chargé de le lui dire. Ainsi donc, jeune fille, faites vos réflexions.

VIOLETTE.

Elles sont toutes faites, monsieur. Je…

MARINETTE.

Tu… ? Qu’est-ce que tu vas dire ? Il y faut regardera deux fois avant de refuser un seigneur… Car, enfin, c’est un seigneur.

LE DOCTEUR.

Il le dit !