Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PÉDROLINO.

Si fait bien ; mais dorénavant je veux vous appeler mon maître.

VIOLETTE.

Et pourquoi donc pas votre maitresse ?

PÉDROLINO.

Oh ! non pas… J’avais l’accoutumance de ce mot-là avec vous, et je l’entendais à ma façon.

VIOLETTE.

Eh bien, vous ne voulez plus ?…

PÉDROLINO.

Je veux bien qu’on m’étripe si je me souviens de ça.

Il veut s’en aller et se trouve nez à nez avec le docteur, qui est venu

jusqu’au milieu du théâtre en les écoutant, mais en ayant toujours

son livre ouvert.
LE DOCTEUR.

Où allez-vous donc, tête évaporée ?

PÉDROLINO, troublé.

Vous arroser, monsieur le docteur.

LE DOCTEUR.

M’arroser ?

PÉDROLINO.

Non… non… les orangers !

VIOLETTE, bas, au docteur.

Ah ! monsieur le docteur, ne le laissez pas me quitter comme ça, j’en mourrais !

LE DOCTEUR, à Pédrolino.

Voyons, écoutez ce qu’on vous dit.

PÉDROLINO.

Non, monsieur ; laissez-moi aller à mon ouvrage, et ne me dérangez point de ce que vous m’avez commandé.

LE DOCTEUR.

Moi, je t’ai commandé d’arroser les… ?

PÉDROLINO.

Vous m’avez commandé de me vérifier, et je me vérifie.