Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

compter sur un brin de franchise ou de raison de leur part !

CAMILLE, triste et tendre.

Allons, voilà que vous vous fâchez contre moi, à présent !

LE MAESTRO.

Et toi, voilà que tu as les yeux pleins de larmes ! C’est ça, pleure, je te le conseille ! Serre-toi le gosier, éraille-toi la voix !… S’il n’y a pas de quoi se damner !…




Scène VII


Les Mêmes, FLORA, LE MARQUIS.


LE MAESTRO.

Allons donc, marquis, que devenez-vous ?

LE MARQUIS.

Mais rien… (à part), pas même amoureux. (Il salue Camille.) Signora…

LE MAESTRO, bas, au marquis.

Ne lui dites-vous rien ?

LE MARQUIS.

Ah ! c’est l’autre ?… Je ne sais que lui dire… (Haut.) Signora, j’ai eu le plaisir de vous entendre hier… vous avez votre part… vous contribuez certainement au grand succès du chef-d’œuvre…

LE MAESTRO, à part.

Que diable lui chante-t-il là ?

CAMILLE, avec sincérité.

Épargnez-moi les compliments d’usage, monsieur le marquis. Quand on parle de l’œuvre du maître, les artistes ne comptent guère et rougissent presque d’être cités après lui.

LE MARQUIS.

Vous êtes extrêmement modeste, signera. C’est une rare qualité… (à part.) que n’a pas sa sœur ! (Au maestro, montrant Camille.) Eh bien, sa figure et sa voix sont très-sympathiques. Elle a l’air d’une bonne fille.