Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/310

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SUZANNE.

Et vous, vous en êtes sûr. Vous voyez bien les soins qu’elle a pour vous ?

MAÎTRE VALENTIN.

Je ne dis pas ! La pauvre enfant !… Mais elle n’a rien !

SUZANNE, entrant dans le jardin. Pendant la fin de cette scène et le commencement de l’autre, elle jardine tout en parlant.

Mon père y pourvoira.

MAÎTRE VALENTIN.

Mais votre frère…

SUZANNE.

Mon frère entendra raison. Je m’en change. C’est un peu d’amour-propre, voilà tout.

MAÎTRE VALENTIN, se levant.

Ah ! de l’amour-propre, il en a sa bonne part, lui aussi ! Le père écrase les gens d’une façon… Le fils les écraserait volontiers de l’autre… Dites donc, le voilà qui vient : est-ce que vous songez à lui parler de ça ?

SUZANNE.

Certainement ! et tout de suite.

MAÎTRE VALENTIN.

Alors, je vous laisse ! (À part, en s’en allant par le hangar, tandis que Pierre entre par la porte, au fond de la cour.) Hum ! il a l’air bien soucieux !




Scène II


SUZANNE, PIERRE.


SUZANNE, à Pierre, qui promène autour de lui un regard inquiet.

Elle n’est pas ici, Pierre !

PIERRE.

Qui, elle ? Je me soucie bien d’elle ! C’est mon père que je cherchais.

SUZANNE.

Notre père est aux vignes, puisque, pour surcroît d’embar-