Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/109

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il doit être bien visible que, sans être très-éloignée du fond de la salle, elle en est complètement isolée. On communique de la salle où se passe la scène, à la petite plate-forme de la construction de droite par un escalier tournant. La tour de gauche a, vers sa jonction avec la poutre, une brèche ruinée donnant sur le palier d’un ancien escalier dont les premières dalles, scellées dans la muraille, subsistent encore et s’interrompent tout à coup au milieu du vide. La poutre s’appuie sur ces marches, qui viennent dans la direction de la scène. Le soleil se lève.




Scène PREMIÈRE


BERNARD, LE CHEVALIER, deux Soldats de maréchaussée, Le Lieutenant criminel, TOURNY.


Bernard est debout, appuyé contre les débris du fond de la salle, gardé par les deux soldats. Le chevalier est assis sur d’autres débris au premier plan, immobile ; il parait assoupi. Le lieutenant criminel entre avec plusieurs agents ; Tourny le suit d’un air inquiet.

BERNARD.

La Roche-Mauprat ! encore une halte, la dernière, il faut l’espérer, dans ce lieu fatal !

TOURNY, entrant.

Monsieur le lieutenant criminel, je vous jure…

LE LIEUTENANT CRIMINEL, à Bernard.

Bernard Mauprat, depuis huit jours vous avez dû réfléchir ; voulez-vous donc rester indifférent et comme étranger à l’instruction de votre procès ? On vous a amené ici dans votre intérêt. Persistez-vous à ne prendre aucune part aux recherches ?

BERNARD.

Oui, monsieur.

TOURNY.

Il n’y a personne de caché dans les ruines. Je le saurai bien, moi.