Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/141

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GÉRARD.

Dieu merci, non !

RITA, regardant Barbara, qui s’est assise à droite.

Alors… Oh non ! vous êtes le fils à celle-là.

GÉRARD.

Hélas ! non ; que ne suis-je assez jeune !…

BARBARA, riant.

Oh ! très-galant, beaucoup aimable !

SARAH, à Rita.

Et ton fiancé te dit qu’il t’aimera toujours, qu’il n’aimera que toi ?

RITA.

Non, il ne dit pas ça ; mais il dit qu’il m’aime bien, et il m’appelle sa petite sœur. Oh ! dame, il est pour moi comme un vrai frère !

GÉRARD.

Et tu l’épouses, quand ?

RITA.

Je ne sais pas. Je suis trop jeune pour me marier, vous voyez bien, et, quand j’ai dit à mon oncle (je n’ai que lui de famille) : J’aime quelqu’un, il m’a répondu : « Bah ! c’est trop tôt. »

SARAH.

Et lui, qu’est-ce qu’il dit ?

RITA.

Il dit la même chose : « C’est trop tôt. » Mais, comme ça me fait pleurer, il me dit ensuite : « Attends que j’aie fait fortune. J’irai au loin et je reviendrai dans trois ou quatre ans. »

SARAH.

Alors, te voilà tranquille ?

RITA.

Oui, puisqu’il reviendra !

GÉRARD, à Sarah.

Elle est charmante, en effet. Elle ne réfléchit pas, elle ! elle croit !