Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/165

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Dieu ! ça dépend des goûts, des idées… ou des besoins. Il pose le portefeuille sur le guéridon.) Je ne suis pas dans l’indigence, apparemment ! (À part.) Quand on a cinquante francs !

SARAH, interdite.

Pardon… mais enfin ! c’est donc faux, ce que l’on me disait tout à l’heure ?

FLAMINIO.

De moi ? Quelqu’un auprès de vous savait que j’existe ? Et que pouvait-on dire de moi à milady ?

SARAH.

Vraiment, monsieur, je n’ose pas le répéter ! J’aimerais mieux apprendre de vous-même… C’était si étrange !

FLAMINIO.

J’attends que vous m’interrogiez, milady.

SARAH, à part.

Sa figure est si peu celle d’un intrigant ! (Haut.) Voyons, monsieur, parlons franchement. Ma belle-sœur ne vous a-t-elle pas fait conduire secrètement à sa maison de campagne ?

FLAMINIO.

Oui, et j’étais trop malade pour m’y refuser. La ferme où vous m’aviez fait porter n’était pas une retraite assez sûre ; miss Barbara s’est dit qu’on m’y surprendrait. Je dois à sa pitié un asile et des soins que je n’oublierai jamais.

SARAH.

Des soins ?… Alors, elle vous a témoigné un intérêt, une affection… Sachez bien, monsieur, que j’aime et respecte miss Melvil, que sa réputation n’a jamais reçu la moindre atteinte ; mais elle a un caractère exceptionnel, une indépendance d’opinions… Enfin, ce mariage dont on croit qu’elle a eu la pensée…

FLAMINIO, stupéfait.

Un mariage ?

SARAH.

Ne s’est-elle pas entourée d’hommes d’affaires ? n’a-t-elle