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Scène VI


KELLER, FRANTZ.


KELLER.

Et qu’est-ce que c’est que ces dames ? Des chanteuses, des comédiennes ?…

FRANTZ.

Ces dames sont des personnes du plus grand mérite, monsieur, et que respectent tous ceux qui les connaissent.

KELLER.

Tiens, tiens, tiens ! elles ne sont pas des artistes ?

FRANTZ.

Pardonnez-moi.

KELLER.

Il n’y a qu’une fille ?

FRANTZ.

Et un fils qui est chef d’orchestre à Nuremberg, un excellent sujet.

KELLER.

Et le baron ne leur a pas donné quelque chose de la main à la main ?… Vous devez savoir ça, vous.

FRANTZ.

Je sais qu’il ne l’a pas fait.

KELLER, inquiet.

C’est singulier, qu’il n’ait pas songé à ses serviteurs, à ses amis. Convenez que, grâce à la musique, il était devenu un peu fou, lui aussi !

FRANTZ.

Pas le moins du monde, monsieur ; il ne croyait pas mourir si vite, Voilà pourquoi il a paru oublier ceux qui l’avaient servi. Mais il les a comblés de bonté pendant sa vie, et tous chérissent sa mémoire… Quant à aimer la musique, on n’est pas fou pour cela, et, si monsieur ne l’aime pas, ce n’est pas une raison pour…