Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/278

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Mon âme tout entière est dans vos mains : ayez pitié, madame. C’est à vous, maintenant, que cette prière s’adresse.

Il lui tend la lettre.
MARIANNE.

Non, monsieur Herman, je ne veux pas avoir à vous plaindre. Songez à nos souffrances, pires que les vôtres, et ne les aggravez pas par des rêveries dont tout le monde, ici, ne saurait peut-être pas se préserver.

HERMAN.

Des rêveries ? (Keller paraît dans la galerie de droite.) Ah ! vous croyez sans doute que mon père… ? Tenez, madame, le voilà ; vous allez apprendre à le connaître ; il n’est pas expansif, mais sa tendresse pour moi est immense… et il vous dira…




Scène IX


Les Mêmes, KELLER.


KELLER.

Ah ! ah ! déjà ? Tu veux me mettre au pied du mur ?

HERMAN.

Dites que vous savez, que vous approuvez…

KELLER.

Oui, oui, c’est bon, c’est entendu. Laissez-moi parler à madame, je venais justement pour ça. — Va donc, enfant que tu es ! je sais m’exprimer, j’espère !

Herman sort par le fond.




Scène X


KELLER, MARIANNE.


MARIANNE.

Moi, monsieur, je ne m’abuse pas, veuillez le croire…

KELLER, lui offre un fauteuil, où Marianne s’assied, puis il va prendre une chaise et vient près d’elle.

Voyons, voyons, ma chère dame ! nous ne sommes pas des