Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/324

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DANIEL, à Adrien.

Oh ! si vous refusez… c’est tout ce qu’elle souhaite ; ça la flattera même beaucoup, un refus !

STÉPHENS.

Pourquoi ? Elle ferait vendre la maison peut-être ?

DANIEL.

C’est son rêve. Elle espère toujours y dénicher le magot.

STÉPHENS, mettant la main à sa poche, à Adrien.

Payez donc ! Avez-vous… ?

ADRIEN, vivement.

Oui, oui, certes. (Il remet de l’argent à Daniel.) Envoyez cela tout de suite.

Stéphens remonte.
DANIEL.

J’y vas moi-même, et, en même temps, j’achèterai… pour votre dîner…

ADRIEN.

Oui ! Tiens, voilà…

DANIEL, bas.

Votre bourse est vide. (Adrien a fait un geste d’angoisse.) Qu’est-ce que vous avez, monsieur ? quelque chose vous gêne ?

ADRIEN, bas.

Non ! non ! Tiens, mon ami, voilà ma montre, vends-la, engage-la, procure-moi de quoi vivre ici, avec mon hôte un jour ou deux ; j’aviserai ensuite à m’acquitter envers toi de tout ce que je te dois et à faire un emprunt…

DANIEL.

Comment ! vous en êtes là ?

ADRIEN.

Et où veux-tu que j’en sois, à mon âge et avec mon grade ? Au lieu de trouver ici des ressources, j’y trouve des frais de succession, des actes et des legs à payer !

Il froisse le papier et le jette.
DANIEL.

Mais votre ami…