Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/54

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BERNARD, à part, tressaillant.

Tiens ! comme elle a dit ça ! me trouverait-elle enfin un peu à son gré ?

Il se retourne et la regarde.
M. AUBERT.

Êtes-vous mieux disposé maintenant, monsieur ?

BERNARD.

Oui, j’ai fait un petit somme qui m’a éclairci les idées. Venez, dépêchons.

Mademoiselle Leblanc sort.
M. AUBERT.

Pardon ! ce n’est pas ce cahier-là.

BERNARD, brusquement et regardant toujours Edmée.

C’est donc l’autre ?

M. AUBERT, avec une douceur obstinée.

Non, c’est le troisième ; nous étions en train de définir, en passant, la logique !

BERNARD.

Au diable la logique !

EDMÉE, d’un ton de reproche.

Bernard !…

BERNARD, regardant alternativement Edmée, qui s’est remise à travailler, et son cahier.

Allons ! si vous y tenez !… (À part.) Elle m’a défendu contre la vieille sorcière, pas moins ! (À M. Aubert.) Vous disiez donc… oui, j’y suis, et j’ai compris de reste. Pardieu ! ce n’est pas sorcier, votre logique. C’est le pourquoi et le comment de toute chose, des idées, des mots par conséquent ; c’est elle qui gouverne toutes les règles ; donc, elle veut que moi, nominatif ou sujet… sujet ! un drôle de terme !… lorsque j’exprime mon action sur les choses ou les personnes…

Il bâille, Patience entre.
M. AUBERT.

Courage, monsieur ! c’était fort bien.