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Scène IV


LE CHEVALIER, BERNARD, EDMÉE, M. AUBERT.


BERNARD, en colère.

Ainsi M. le lieutenant général daigne veiller sur mon sort ?

LE CHEVALIER.

Aimeriez-vous mieux qu’il eût procédé avec vous selon la rigueur de ses fonctions ?

BERNARD.

Et on me l’a caché !

EDMÉE.

On a évité de vous parler d’une chose pénible.

BERNARD, avec amertume.

Pourquoi cela, ma cousine ? Vous m’eussiez dit combien je devais de reconnaissance à mon protecteur ! Sans doute, un de ces matins, vous allez me dicter une lettre d’humbles remercîments à son adresse ? à moins qu’il ne préfère venir recevoir les vôtres ? (Se penchant vers elle et Laissant la voix.) N’est-ce pas votre désir, et faut-il chercher ailleurs la cause de votre mélancolie ?

EDMÉE.

Ne sauriez-vous laisser en paix, au moins, les absents ?

LE CHEVALIER, à Bernard.

Que dites-vous à ma fille, et pourquoi vous permettez-vous de lui parler bas devant moi ?

BERNARD.

En effet, c’est une impolitesse, et vous ne m’en passez aucune. Mais veuillez considérer que j’ai sujet d’être blessé et mortifié au dernier point de ce qui m’arrive ! On a juré de me traiter ici comme un homme sans conséquence, comme un enfant à qui on ne permet pas de choisir ses amis… Or, je