Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/92

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mon sort contre la honte du vôtre ! Oh ! éclatez, je ne vous crains plus. Je n’ai jamais redouté en vous que votre douleur ; si je n’ai plus affaire qu’à votre démence, je dédaigne de m’en préserver ; car, à présent, j’ai à vous faire connaître mes dernières et invariables résolutions.

BERNARD.

N’achevez pas, taisez-vous !… Non, je ne suis pas maître de moi !

EDMÉE.

Je parlerai, Bernard, et peu m’importe le reste. Tenez ! vous m’avez rendu la mort désirable, et, s’il vous prenait fantaisie de me la donner, je crois que ce serait la seule chose dont je pusse vous savoir gré maintenant.

BERNARD, hors de lui.

La mort ? Edmée ! vous me rendrez fou ! Allez-vous-en ! Vrai, partez ! Oui, je vous tuerais peut-être.

Il s’approche d’elle, menaçant et furieux.
MARCASSE, s’élançant entre eux.

Oh ! que non pas ! (À Edmée, en la repoussant vers la coulisse.) Allez, ne craignez rien.

EDMÉE, fuyant par la droite.

Ô mon Dieu ! ayez pitié de nous !




Scène IX


BERNARD, MARCASSE.


BERNARD, voulant se débarrasser de Marcasse qui le retient.

Edmée !… écoutez-moi… (À Marcasse.) Par le diable, ôtez-vous de mon chemin ! Trouverai-je donc toujours quelque valet curieux… ?

MARCASSE.

Valet ! plus noble que vous qui menacez une femme !

BERNARD.

Tais-toi !… pas un mot de plus, ou malheur à toi !