Page:Sand - Valvèdre.djvu/27

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tance de cette recherche se reliait à une série d’autres explorations faites et à faire encore sur toute la chaîne des Alpes Pennines, et devait servir à confirmer ou à détruire un système scientifique particulier que je serais aujourd’hui fort embarrassé d’exposer au lecteur : tant il y a que cette promenade dans les glaces pouvait durer plusieurs jours. M. de Valvèdre y portait une grande prudence à cause de ses guides et de ses domestiques, envers lesquels il se montrait fort humain. Il était muni de plusieurs tentes légères et ingénieusement construites, qui pouvaient contenir ses instruments et abriter tout son monde. À l’aide d’un appareil à eau bouillante de la plus petite dimension, merveille d’industrie portative dont il était l’inventeur, il pouvait se procurer de la chaleur presque instantanément, en quelque lieu que ce fût, et combattre tous les accidents produits par le froid. Enfin il avait des provisions de toute espèce pour un temps donné, une petite pharmacie, des vêtements de rechange pour tout son monde, etc. C’était une véritable colonie de quinze personnes qu’il venait d’installer au-dessus des glaciers, sur un vaste plateau de neige durcie, hors de la portée des avalanches. Il devait passer là deux jours, puis chercher un passage pour aller s’installer plus loin avec une partie de son matériel et de son monde, le reste pouvant l’y rejoindre en deux ou trois voyages, pendant qu’il tenterait d’aller plus loin encore. Condamné peut-être à ne faire que deux ou trois lieues de découvertes