Page:Sand - Valvèdre.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de ces choses que j’ai voulu te voir ; mais je dois te prier, quelle que soit ton opinion, de me ménager. Je ne suis pas aussi maître de moi-même que s’il s’agissait de faire une analyse botanique !

— Ni moi non plus, reprit Obernay ; mais je tâcherai pourtant de ne pas perdre la tête. Pourquoi m’as-tu appelé ? Parle, je t’écoute.

— Oui, je vais parler ; mais je veux savoir ce que contenait le billet que madame de Valvèdre t’a fait porter à son mari. Il a dû te le montrer.

— Oui. Il contenait ceci en propres termes : « J’accepte l’ultimatum. Je pars ! D’accord avec vous, je demande le divorce, et, selon vos désirs, je compte me remarier. »

— C’est bien, c’est très-bien ! m’écriai-je soulagé d’une vive anxiété : j’avais craint un instant qu’Alida n’eût déjà changé d’intention et trahi les serments de l’enthousiasme. — À présent, repris-je, tu le vois, tout est consommé ! Je vais enlever cette femme, et, aussitôt qu’elle sera libre devant la loi, elle sera ma femme. Tu vois que la question est nettement tranchée.

— La chose ne peut pas se passer ainsi, dit Henri froidement. Tant que le divorce n’est pas prononcé, M. de Valvèdre ne veut pas qu’elle soit compromise. Il faut qu’elle retourne à Valvèdre, ou que tu t’éloignes. C’est un peu de patience à avoir, puisque la réalisation de votre fantaisie ne peut souffrir d’empêchement. Craignez-vous déjà de vous raviser l’un ou