Page:Sand - Valvèdre.djvu/286

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allais à Bruxelles pour t’entretenir avec tes parens sur tes projets ultérieurs. Quant à madame, j’ai fait, sans beaucoup de scrupule, un énorme mensonge. J’ai prétendu savoir qu’elle s’en allait à Valvèdre et, de là, en Italie, pour s’enfermer dans un couvent jusqu’au jour où son mari formerait le premier la demande du divorce, que, jusque-là, la tierce personne pouvait également lui faire connaître toute résolution prise à son égard.

» Il résulte de mon action que M. de Valvèdre…, qui désirait parler à madame, s’est rendu sur-le-champ à Valvèdre, où j’aimais mieux le voir, pour sa dignité et pour ma sécurité morale, que sur les traces des aimables fugitifs.

» De Valvèdre, il vient donc de m’écrire, et si, quand madame et toi aurez lu, vous persistez à méconnaître un tel caractère, je vous plains et n’envie pas votre manière de voir.

» Je ne me ferai pas ici l’avocat de la bonne cause ; je regarde comme un très-grand bonheur pour mon ami de ne plus avoir dans sa vie ce lien qui lui confère la responsabilité sans la répression possible : problème insoluble où son âme se consume sans profit pour la science. Moins moral et plus positif que lui en ce qui le concerne, je fais des vœux pour que le calme et la liberté des voyages lui soient définitivement rendus. Ceci n’est pas galant, et tu vas peut-être m’en demander raison. Je n’accepterai pas la partie ; mais je dois t’avertir d’une chose : c’est que, si tu persistais par