Page:Sand - Valvèdre.djvu/73

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serait fort contrarié de l’arrivée et de l’inquiétude de ces dames. Quand on risque ses os dans une pareille campagne et que l’on a dans l’esprit les grands problèmes de science auxquels je déclare ne rien comprendre, mais dont j’admets la passion, vu que je comprends toutes les passions, moi qui vous parle…

Obernay l’interrompit avec impatience en jetant sa serviette.

— Enfin, dit-il, vous avez deviné la vérité. M. de Valvèdre a besoin de toute la liberté d’esprit possible en ce moment. Montons, nous n’avons plus le temps de causer.

Alida était mise plus simplement que la veille. Je lui sus un gré infini de ne pas s’être parée pour Moserwald ; elle n’en était, d’ailleurs, que plus belle. Je ne sais pas si sa belle-sœur était moins négligée que le jour précédent ; je crois que je ne la vis pas du tout ce soir-là. J’étais si rempli de mon drame intérieur, que je m’imaginais presque être en tête-à-tête avec madame de Valvèdre.

Son premier accueil fut froid et méfiant. Elle parut être impatiente de voir partir la fusée. Je ne la suivis pas sur le balcon. Je ne sais pas si les signaux furent de bon augure, je ne me souviens pas de m’en être enquis. Je sais seulement qu’un quart d’heure après, Paule de Valvèdre et son fiancé étaient assis à une grande table, et qu’ils examinaient des plantes, baptisant de noms barbares ou pompeux la bourrache et le chiendent, pendant que madame de Valvèdre, à