Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

disons le mot, un échange, un troc ; les sacs et les parchemins avaient fait de part et d’autre toutes les avances, tous les frais de coquetterie et de séduction. Dieu juste ! et ils avaient vingt ans ! Vingt ans, et la beauté, et la grâce en partage ! Jeunes, charmants tous deux, on pouvait espérer qu’une fois unis, ils arriveraient, par une pente irrésistible, à rencontrer l’amour qu’ils ne cherchaient pas. Peut-être l’auraient-ils rencontré sous les ombrages de la Trélade ; mais déjà Gaston était impatient de réaliser les bénéfices de sa mésalliance, et Laure, échappée de sa chrysalide, dépouillée de ce nom de Levrault, qui avait enveloppé sa jeunesse comme un linceul, n’aspirait qu’à promener dans le monde sa brillante métamorphose. M. Levrault n’avait pas caché à sa fille que l’intention du marquis, son gendre, était de se présenter aux Tuileries, et,